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Nathalie Berger Balland
artiste à Marseille

Le parcours de l’artiste Nathalie Berger Balland

Extrait d’un texte de Valérie Morisson, critique d’art
Germinations
[…]
Ce n’est pas une plante en particulier qu’elle dessine mais la végétalité elle-même, c’est-à-dire la capacité du règne végétal à persister et à se tourner vers la lumière, vers l’extérieur. Dans les œuvres de Nathalie, la végétation se déploie en tous sens, les tiges et les branches émergent des aplats de peinture, offrant leur vitalité et revendiquant leur obstination à croître, à s’extérioriser. […] « Comment ne pas éprouver une vive jalousie à l’égard des arbres, interfaces vivants et libres qui se prolongent et se confondent avec ce qui les entoure ? » s’étonne-t-il. (Jacques Tassin) Elle-même jardinière, Nathalie sait apprendre des plantes, de leur lenteur, de leur persistance, de leur adaptabilité à l’environnement. Les végétaux se développent en harmonie avec leur écosystème ; ils co-habitent le monde. Jacques Tassin perçoit dans le modèle végétal une capacité à composer avec la différence et un décentrement parfaitement illustré dans les formes rhizomiques tracées avec soin par Nathalie Berger Balland. […] Leur capacité à pousser vers l’air et la lumière, et à s’enraciner dans le sol, dans un mouvement inverse, est rendue visible. Jamais les branches ou les racines ne conquièrent ou ne colonisent l’espace du tableau : elles semblent avancer par tâtonnements, chercher la forme juste, l’équilibre parfait. 
Les dessins sont monochromes, d’un oranger vif savamment choisi. Délaissant temporairement sa couleur-signature, Nathalie Berger Balland a récemment cherché une teinte bleutée dotée d’une profondeur mystérieuse. Mais que les formes pleines soient oranges ou bleues, elles ont la même densité. La couleur à l’huile est appliquée directement sur le papier puis essuyée ou frottée de sorte à perdre sa brillance et à se répandre légèrement autour de la forme épaisse. Si le tracé des végétaux est toujours précis et les formes équilibrées, l’artiste se sait absorbée pleinement par la composition, en transe parfois. L’orange lumineux, à la fois solaire et terrestre, s’approche du rouge sans être contaminé par son agressivité, distillant un sentiment d’urgence propre à nous rappeler que les plantes sont menacées. La teinte orange des végétaux n’est pas sans rappeler le rouge de nos veines, une ressemblance qui évoque l’alliance entre le végétal et l’humain que le botaniste et dessinateur François Hallé n’a de cesse de célébrer : sans les arbres, nous ne pourrions pas vivre. […]    
[…]  Les dessins sont cadrés de façons variées, le papier est parfois doucement déchiré, exacerbant la granularité du support. L’artiste cultive un goût certain pour la matière et les propriétés tactiles de ses supports. […] Aucun alarmisme à la surface, mais une invitation à prend soin de végétaux qui, quoi qu’il advienne, parviendront à survivre : c’est la résilience des plantes, leur puissance proliférante qui est chantée poétiquement. Entre force et vulnérabilité, les végétaux de Nathalie, trouvent leur chemin et nous indiquent une voie sage, celle de la résilience et de l’ouverture à la diversité du monde.       

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