Le parcours de l’artiste Jean Amado
Jean Amado (1922-1995) Aix en Provence
D’abord céramiste, Jean Amado aborda dès 1950 le monumental, usant de la terre cuite puis d’un matériau de son invention le Cerastone (sable de basalte, ciment et émaux). Plus durable il lui permit d’élaborer une technique savante de découpe et d’assemblage. Pouvant peser plusieurs tonnes, ses sculptures – panneaux émaillés, bas-reliefs et fontaines – habitent les places publiques et monuments d’Alger, de Lyon, Marseille, Lyon, Paris, Evry, Valenton ou Aix-en-Provence.
Jean Dubuffet le présenta en 1969 à son galeriste de la Galerie Jeanne Bucher.
La commande publique et quelques commandes privées d’envergure sont ainsi à l’origine d’œuvres implantées au Parc Floral de Vincennes, à la direction Telecom de Paris, à Ivry, Aubervilliers, Monaco-Fontvieille, entre autres. Le plus connu des Marseillais étant le Monument en hommage à Arthur Rimbaud installé à Marseille en 1989, à la Plage du Prado.
D’autres sculptures ont été destinées à des collections privées ou à des musées et fondations. Par ailleurs, de nombreuses expositions et rétrospectives l’ont fait connaître à l’étranger.
Christian Bobin, Jean-Luc Daval, Georges Duby, Bernard Noël, Louis Pons, Dora Vallier, Germain Viatte, d’autres encore, ont commenté son œuvre.
Entre 1992 et 1994, donc en fin de vie, en regard de ses murs paysages et fragments de grandes roches, dont Louis Pons a dit qu’ils formaient sa muraille de Chine, Amado a abordé une voie plus intime avec une vingtaine de séries limitées de bronzes (12 exemplaires), dont de nombreux tirages ont été vendus de son vivant à de nombreux collectionneurs. Sculptant dans l’étape initiale chaque œuvre en argile, souvent inspiré par des réalisations monumentales qu’il est aisé de reconnaître, il s’adressa pour commencer au fondeur Jacques Happ établi à Saint-Cyr en Saône et Loire, puis à la Fonderie d’Art Bartélémy située à Crest dans la Drôme. Exception à leur échelle modeste, le monumental Manège (157cm x 100 x 56) a été coulé en 1999 et installé Impasse du Cirque. Amado a aussi ouvert en 1993 trois séries de multiples dans le matériau familier - sable de basalte et ciment coloré. Un exemplaire du multiple En voiture les enfants (24 x 53 x 30), une œuvre malicieuse, est ainsi exposée dans la galerie.
Troisième volet d’une démarche obstinée, les dessins mériteraient une exposition particulière. Y sont mêlés les dessins dits d’art et ceux plus nombreux dits d’exécution, dessins cotés dont certains sont accrochés aux murs de la galerie et reproduits eux aussi en séries limitées.
Pour aller plus loin :
Jean Amado sculpteur, la vie, la pensée, l’œuvre complet, édition Imbernon, 2022. L’inventaire exhaustif de l’œuvre sculpté par Claudie et Emmanuel Amado est soutenu par une biographie d’Alain Paire et les analyses de Jean Lucien Bonillo, architecte et historien de l’architecture (Luminy (Marseille) et Ève Roy historienne de l’art.